La prise en charge de la douleur vise à diminuer son intensité, à prévenir le risque de passage à la chronicité et améliorer la qualité de vie. Le choix du traitement dépend notamment de l’intensité de la douleur, ainsi que de son mécanisme (douleur par excès de noniception, douleur neurogène…), de sa localisation, de son contexte, et du patient.
Les traitements de la douleur chez l’adulte reposent essentiellement sur les médicaments dits antalgiques. Ils sont divisés en trois classes en fonction de leur puissance d’action.
Le niveau 1, comme le paracétamol ou l’aspirine, est destiné aux douleurs légères. Le paracétamol est l’un des antalgiques les plus couramment utilisés. Il peut être pris par les femmes enceintes et les enfants. Il a comme seule contre-indication les maladies graves du foie.
Néanmoins, un surdosage en paracétamol peut être toxique pour le foie. Il faut faire attention lorsqu’on l’utilise à ne pas dépasser la dose maximale prescrite et s’assurer de ne pas prendre plusieurs médicaments renfermant du paracétamol. Chez l’adulte, la posologie maximale habituelle en l’absence d’avis médical est de 1 g de paracétamol toutes les 8 heures (soit 3 g de paracétamol par jour).
Le niveau 2, comme la codéine ou le tramadol, est destiné aux douleurs modérées ou sévères, ou aux douleurs insuffisamment soulagées par les antalgiques de niveau 1.
La codéine et la dihydrocodéine sont des dérivés de l’opium qui sont transformés en morphine par le foie. L’effet de la codéine dure environ 5 heures, celui de la dihydrocodéine dure 12 heures.
Les associations contenant de la codéine et du paracétamol doivent être utilisées avec prudence, car le paracétamol est présent dans de nombreux médicaments et il est toxique pour le foie en cas de surdosage.
La codéine et la dihydrocodéine peuvent favoriser une constipation et il est souvent nécessaire de leur adjoindre un laxatif. De plus, une prise prolongée de fortes doses de codéine peut provoquer une dépendance physique.
Le niveau 3, les dérivés de la morphine, est réservé aux douleurs intenses rebelles aux autres antalgiques.
L’usage de la morphine n’est plus aujourd’hui réservé aux cas extrêmes ou aux soins palliatifs. Au contraire, son utilisation est requise dans toutes les situations où les antalgiques de niveau 2 sont insuffisants, à la condition que la cause de la douleur ait été bien identifiée. Cette règle de passage du niveau 2 au niveau 3 des antalgiques ne dépend ni du temps qui reste à vivre, ni de la nature de la maladie. Cependant, dans le cadre de douleurs d’origine non cancéreuse, son utilisation doit être d’une durée la plus courte possible et faire l’objet d’un « contrat moral d’utilisation » entre le patient et le médecin prescripteur.
Les médicaments de la douleur peuvent entraîner divers effets indésirables selon les substances utilisées : nausées, troubles de l’équilibre, somnolence, constipation, etc. Le médecin peut éventuellement prescrire des médicaments pour prévenir certains de ces effets indésirables (laxatifs par exemple).
A côté des médicaments, d’autres techniques sont disponibles pour soulager les douleurs. Elles sont issues de médecines traditionnelles (acupuncture, massages, manipulations) ou bien de procédés modernes, tels que la chirurgie ou la neurostimulation.